Un milliard d’euros détourné : cet agriculteur est jugé pour escroquerie

 

Et les montants évoqués sont vertigineux : la cavalerie financière est évaluée à 1,5 milliard d’euros et les chèques sans provision à 9,7 millions d’euros. Depuis, la société a été liquidée, laissant de nombreux agriculteurs sur le carreau, mais le liquidateur a estimé le passif de la société à plus de 36 millions d’euros. Selon nos confrères, le prévenu avait fait appel à un ténor du barreau parisien mardi 18 juin pour le défendre. Ce dernier, intervenu dans de grandes affaires, a demandé de renvoyer le dossier, ce que le président a refusé.

«Une cavalerie financière délirante»

Le liquidateur a défendu les agriculteurs en rappelant que l’argent injecté dans la société était définitivement perdu. L’avocat des banques a, quant à lui, tenté de dédouaner ses clients en affirmant qu’elles n’étaient pas au courant et qu’elles étaient des victimes. De son côté, le ministère public a insisté sur le fait que le prévenu avait été «alerté dès le mois de décembre 2013 par le commissaire aux comptes qui s’est dit inquiet de l’évolution de la société».

Il a ajouté que l’homme s’était «mis à mentir par action et par omission et les unes après les autres, les banques se sont retrouvées être les dindons de la farce». Le ministère public a enfin reproché à l’ancien chef d’entreprise d’être un «aventurier roublard et malin qui s’est vu plus beau qu’il n’est. Il s’est lancé dans une cavalerie financière délirante, c’était devenu une histoire sans fin.» Pour le procureur, l’ancien agriculteur a touché à tout un circuit, tant financier que social, avec ces malversations.

Ses avocats ont bien tenté de minimiser en insistant sur le fait qu’il ne s’était pas enrichi personnellement, mais le procureur a requis une peine de trois ans de prison assortie d’un sursis probatoire de deux ans, ainsi qu’une amende de 100 000 euros et une interdiction de gérer toute entreprise pendant 10 ans. L’affaire a été mise en délibéré, la cour d’appel devant se prononcer sur la demande du défenseur du prévenu.

Capital (avec 6medias)
© JLPC/Wikimedia Commons
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